Les manifestants en Iran ne font pas seulement preuve d'un grand courage et d'audace dans leur expression de mécontentement envers leur gouvernement corrompu, arriéré de théocrates et d'autocrates, le monde montre aussi de la culpabilité dans ce qui devient une sorte d'épine dorsale. Peu inspirant, mais néanmoins nerveux. Les prix du pétrole ne sont pas en train de grimper. Le leadership du monde n'agit pas en prétendant que ce qui se passe en Perse n'est pas pertinent, comme c'est souvent le cas dans la vie. (Pour exemple, voir le massacre de Royhinga en Asie du Sud-Est.) Jusqu'à présent, le prix du baril de pétrole se tient à environ $60. Ceci en dépit d’une baisse de deux fois, comme le signale la réduction attendue hier dans le rapport sur l'inventaire du pétrole brut produit par l'Agence internationale de l'énergie aux Etats-Unis. Les perturbations de l'approvisionnement dans le gazoduc iranien semblent jusqu'ici improbables selon les sources avec lesquelles nous nous connectons. C'est parce que les manifestations ne sont pas à proximité des installations pétrolières. Mais aussi parce que le régime ne laissera pas les perturbations affecter ce qui est déjà une condition fiscale à perte. L'une des raisons de ce mécontentement est le fait que les mollahs ont gaspillé une grande partie des richesses du pays, en particulier l'argent libéré avec la levée des sanctions liées au stupide programme nucléaire, aux mésaventures lamentables en Syrie, au Yémen, au Liban et ailleurs. La réduction des importations de pétrole n'est pas dans les cartes. En tout cas si le monde n'impose pas de telles restrictions aux Iraniens. Cela viendrait à la suite de réactions plus sévères et de traitement des manifestants par la direction corrompue de l'état. Faites vos devoirs ce week-end. Lisez le rapport du Groupe Eurasie. C'est une analyse importante dont nous devrions tous être bien informés.
Iran, Trump et incertitude
Analyses quotidiennes - 05/01/2018
par Stéphane Ceaux-Dutheil