Les prix du pétrole ont connu mercredi une séance en pointillés, soutenus par une demande mondiale vigoureuse mais en même temps freinée par une hausse de la production américaine qui sape les efforts menés par le cartel de l'OPEP pour couper les approvisionnements et soutenir les marchés. Après les inventaires de pétrole brut concernant les stocks des dernières semaines aux Etats-Unis, les contrats à terme sur le pétrole brut West Texas Intermediate (WTI) ont atteint un creux de $60,11 le baril mercredi avant de remonter, au-dessus de $61 le baril. Les prix recevaient un certain soutien d'une demande saine. Hier, l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) a déclaré qu'en 2018, la consommation de pétrole devrait augmenter de 1,62 million de barils par jour. La flambée de la production américaine de brut empoisonne les marchés, qui ont atteint un autre record la semaine dernière en atteignant 10,38 millions de bpj, en hausse de plus de 23% depuis la mi-2016. Selon l'Agence Internationale de l'Energie, la production américaine de brut, qui a déjà dépassé celle du premier exportateur saoudien, devrait franchir les 11 millions de bpj plus tard cette année, prenant la tête de la Russie. Mercredi, l'OPEP a relevé ses prévisions pour l'approvisionnement en pétrole des pays non-membres à près du double de la croissance prévue en novembre 2017. L'OPEP et plusieurs autres producteurs non-OPEP menés par la Russie ont commencé à réduire leurs approvisionnements en janvier 2017 pour effacer un excédent mondial de brut. La combinaison de ces réductions et de l'augmentation de la production américaine signifie que l'OPEP perd des parts de marché.
Les actions chutent tandis que l’inquiétude augmente
Analyses quotidiennes - 15/03/2018
par Stéphane Ceaux-Dutheil