Le prix du brut a certainement été la première étape des conséquences du soulèvement en Iran. Et bien non, ce n'est pas vrai. Les citoyens courageux de la Perse sont en première ligne des conséquences du mécontentement balayant une nation de 80 millions d'âmes. N’oublions pas que c'est une affaire humanitaire. Oui, cela a des répercussions importantes sur le marché et nous échangerons sur ces répercussions plus tard. Mais ne perdons pas de vue le fait que conduire ces changements est un combat d’humain contre humain où les armes sont les instruments de la lutte. C'est une lutte pour l'avenir et un tournant pour l'Iran. Comme l'a si bien dit Henry Kissinger : « l'Iran est-elle une nation ou une cause ? ». Il semble que les manifestants veulent une nation. Le mécontentement à l'égard des ayatollahs a atteint un point inédit depuis 2009, lorsque l'élection truquée d'Ahmadinejad a été le catalyseur et avant cela en 1979, quand l'ayatollah Khomeiny a renversé le Shah. Malgré les déclarations de tolérance d’Hassan Rohani pour les droits du manifestant, il n'appelle pas à tirer contre les manifestants. Khamenei voit l'Iran comme une cause théocratique révolutionnaire. C'est la cadence révolutionnaire qui fait fuir les autocrates. Aucune révolution n'est permanente. Quand vous regardez le Mexique, Cuba, l'Iran, la seule chose permanente dans ces révolutions interminables, c'est la prise de pouvoir des dirigeants. Il n'est pas surprenant que la corruption, la mauvaise gestion et la frustration découlent de ce type de leadership. Le premier domaine en dehors de la politique intérieure iranienne affectée, est le prix du brut. L'Iran est le sixième plus gros producteur de pétrole au monde, avec à peine 4 millions de barils par jour. Notez, l'offre de l'Iran n'a pas pour autant diminué. Aucune des manifestations n'a lieu dans les centres pétroliers d'Iran. Pourtant l'effet est en train de prendre forme et nous devons négocier malgré tout. Achetons !
Les nuages sur l'Iran s’assombrissent
Analyses quotidiennes - 04/01/2018
par Stéphane Ceaux-Dutheil